Les pays francophones de la CEDEAO et plus précisément ceux de l’UEOMA ont renoué avec les coups d’Etat militaires. 3 pays sur les 15 de la CEDEAO, tous anciennes colonies françaises, sont concernés par cette résurgence des coups de forces militaires aux fins de prise de pouvoir. Dans ces pays la liesse populaire s’installe, une bonne partie de la jeunesse africaine se réjouit. En face, l’on entend quelques intellectuels, quelques élites, qui se positionnent contre la rupture de l’ordre constitutionnel, avec son corollaire de recul de la démocratie.
Comme a bien voulu le reconnaître le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop sur France 24, je cite « toute situation de rupture de l’ordre constitutionnel n’est pas normale ».
L’image que cela évoque à mes sens est celle d’une jeunesse africaine qui a si peu d’espoir, si peu confiance en ses propres forces et en l’avenir pour bâtir le continent qu’elle préfère se jeter dans la méditerranée pour s’y noyer !!! aujourd’hui encore, elle se jette en pâture aux différentes puissances et aux forces armées pour échapper à la grande prédatrice qui ne lui laisse aucun espoir depuis trop de décennies maintenant. Cette grande prédatrice, est belle et bien la gabegie à la tête de nos états, la mauvaise gouvernance, la corruption dans toutes les couches de l’administration, les échecs des dirigeants à impulser le développement dans notre région, leur incapacité à changer ce difficile destin des peuples africains.
Les dirigeants élus démocratiquement doivent prendre conscience de ce désespoir qui anime la jeunesse africaine aujourd’hui et qui la pousse à préférer le suicide collectif. Nous aimons vanter la jeunesse de la population africaine en oubliant que cette jeunesse peut constituer une bombe à retardement si elle persiste dans l’impression que ses droits fondamentaux en tant qu’individu (qui sont : se nourrir, se soigner, s’éduquer et avoir un emploi) ainsi que son droit à vivre dignement sur la terre de ses ancêtres sont confisqués par une élite dirigeante corrompue et incapable d’instaurer la bonne gouvernance, d’instituer la rigueur dans la gestion de nos deniers publics, une élite incapable de mettre la destinée et l’intérêt supérieur de l’ensemble au-dessus de ses préoccupations personnelles.
Il faut faire le bilan et prendre conscience de ce que ça ne va pas et que ventre affamé n’a point d’oreille. Lorsque le désespoir pointe, l’esprit de discernement disparaît.
Il est urgent de :
• Lutter contre la corruption au sommet de l’Etat et dans l’administration publique
• Elever la conscience collective de nos compatriotes qui ont des responsabilités dans la gestion de l’Etat afin qu’ils aient l’intérêt supérieur et le sens du devoir bien accompli chevillés au corps.
• Mettre en œuvre un programme d’urgence dans l’ensemble de la région ouest africaine, pour l’amélioration et la modernisation du système éducatif dans son ensemble.
Sortez cette jeunesse des discours creux, et outillez-la. Il n’y aura pas de miracle autre qu’une planification sur les prochaines décennies, un travail acharné, laborieux et intelligent avec à nos têtes de bons dirigeants !!!
Autrement, l’instinct de survie poussera cette même jeunesse à l’auto destruction.
Ce qui se passe est la conséquence de la gabegie tolérée à la tête de l’Etat année après année qui a fini par confisquer le destin d’une partie de notre jeunesse, de nos peuples, confisquer notre avenir.
*Ici au Bénin, nous étions sur cette voie. Mais le peuple béninois a eu la clairvoyance de choisir lorsqu’on ne s’y attendait pas un programme d’actions réformateur et rigoriste. C’est dire combien ce peuple est mature et visionnaire.* Les réformes entreprises depuis lors font de nous une exception dans la région et les béninois sont ceux-là qui ont consentir aux sacrifices nécessaires et inhérents à la bonne gouvernance afin de préserver l’avenir des générations futures. Nous construisons aujourd’hui pour espérer un avenir meilleur.
Pour finir, si chaque dirigeant, chaque cadre peut prendre conscience que chaque centime détourné quelque part, dans n’importe quel pays de notre région, il y a 50 ans, il y a 20 ans voire même 1 an en arrière, est responsable de la situation que nous traversons aujourd’hui, nous aurions fait un grand pas. Aucun de ces gestes n’est anodin. Cela fonctionne simplement comme l’effet papillon, « un battement d'ailes de papillon au Brésil peut déclencher une tornade au Texas » (Lorenz).
LES JEUNESSE AFRICAINE AUJOURD’HUI A DAVANTAGE SOIF DE BONNE GOUVERNANCE, DE RIGUEUR DANS LA GESTION, DE DIRIGEANTS DOTES D’UNE GRANDE PROBITE, REFORMATEURS ET VISIONNAIRES, QUE DE DEMOCRATIE.
CE QUI SE PASSE EST UN CRI DE CŒUR, QUI DOIT OBLIGATOIREMENT ETRE ENTENDU.
He Sèdami Awoyogbé MEDEGAN FAGLA
Mathieu A. HOUNHOUI
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