Certes la fermeture des frontières nigérianes induit des conséquences d'ordre économique et social de parts et d'autres. Mais ces dernières semaines, on peut affirmer sans se tromper que le géant s'essouffle.

Le pyromane n'est pas à l'abri du feu dit l'adage. Août 2019. Le Bénin, le Niger, le Cameroun et d'autres pays frontaliers du Nigéria ont été surpris de la décision unilatérale de l'administration Buhari de fermer les frontières. Très rapidement, la mesure radicale se met en oeuvre avec le renforcement du système de surveillance, des contrôles plus accrus, le blocage de certaines marchandises (notamment le riz) en transit vers le Nigeria; lesquelles marchandises déclarées prohibitives. Officiellement, l'État nigérian a fermé ses frontières avec ses voisins en violation du principe de la libre circulation des personnes et des biens, principe cher à la CEDEAO.

L'administration Buhari dit en train de lutter contre les produits de la contrebande et d'autres produits importés d'autres continents puis déversés sur son marché. Il s'agit en fait, selon la partie nigériane, de protéger son économie. Tout naturellement, la fermeture des frontières nigérianes induit des conséquences d'ordre économique et social de parts et d'autres. Mais ces dernières semaines, on peut affirmer sans se tromper que le géant s'essouffle.

Le marché nigérian cherche ses marques

Il est connu de tous que le Nigéria représente un marché intérieur de près de 200 millions de consommateurs. C'est à côté de ce grand pays que se trouve le Bénin. Le Bénin est le pays qui, en principe devrait ressentir le plus les effets de la fermeture des frontières. "Quand le Nigéria éternue, le Bénin s'enrhume". Cet adage largement répandu dans les discours, a montré ses limites au regard de l'actualité du verrouillage des frontières. La difficile mesure de fermeture des frontières sème le trouble. La contrebande a certes baissé et les revenus des douanes nigérians ont augmenté a-t-on appris. Des chiffres qui sont sujet à controverse car la banque centrale du Nigéria ne constate toujours pas de hausse des recettes douanières et sur les marchés de Lagos, les indicateurs sont au rouge et le bilan est en courbe descendante.

Le riz, une denrée réservée aux privilégiés

Actuellement, ne mange pas le riz au Nigéria qui veut, mais qui peut. La fermeture des frontières a engendré une rupture des relations commerciales entre les deux pays. Les différents reportages, enquêtes et analyses des médias internationaux montrent que le Nigéria subit de pleins fouets les affres de la fermeture unilatérale des frontières du Président Buhari. Vendeurs et consommateurs nigérians ne savent à quel saint se vouer. Le prix du riz, l'une des denrées de première nécessité a doublé de prix en seulement trois mois de fermeture des frontières. En dehors du riz, les produits alimentaires coûtent excessivement chers. Toute chose qui porte à croire que la mesure de fermeture des frontières n'a pas été bien pensée par l'administration Buhari. L'inflation a atteint son niveau le plus élevé et l'addition risque d'être très salée pour les acteurs économiques nigérians surtout à l'approche des fêtes de fin d'année.

Les grossistes n'en peuvent plus et crient à la réouverture des frontières. Un rêve, que seul Buhari pourrait transformer en réalité s'il est à l'écoute de son peuple. Les industriels nigérians ont peur de perdre définitivement des parts de marché au profit des concurrents étrangers. Les Nigérians souffrent énormément avec cette fermeture des frontières, et on espère qu'ils pourront bien supporter jusqu'au 31 janvier 2020 comme le veut Buhari.

Wait and see!

Adonaï ANANI 
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