Dans le débat qui est en cours et qui engage la jeunesse africaine, il est important de ne pas se voiler la face et de se dire la vérité dépouillée de toute passion. 

Cela dit, et chacun peut le noter, à l'exception de quelques monarchies, le gros lot des pays africains a fait le choix de la démocratie. Un système politique qui consacre le bulletin de vote comme outil par excellence et par lequel les citoyens choisissent leurs dirigeants. 

Les élections constituent donc les véritables fondements de la démocratie, et servent de mécanisme de sanction et de reconnaissance envers les dirigeants en place. Les populations ont le pouvoir de manifester leur satisfaction en réélisant les représentants qui ont tenu leurs promesses. De même, elles peuvent exprimer leurs mécontentements en remplaçant ceux qui n'ont pas su répondre à leurs aspirations. 

Partant de ce contexte qui est aujourd'hui une norme universelle, toute tentative de coup d'État se révèle incompatible avec les principes démocratiques. Il n'y a même pas matière à relativiser. Le renversement par la force des dirigeants élus va à l'encontre de la volonté du peuple et sa capacité à choisir librement ses dirigeants. Un vrai démocrate, quels que soient les arguments avancés, ne peut donc soutenir un coup d'État, car cela compromettrait les bases essentielles de la gouvernance démocratique. 

En somme, les élections cristallisent l'essence même de la démocratie en permettant aux populations d'exercer leur pouvoir politique et de décider de l'avenir de leur pays par le biais du bulletin de vote. Les coups d'État, en revanche, représentent une négation de ce processus démocratique en entravant la voix du peuple dans le choix de ses dirigeants. 

Serge DÈFODJI,
Juriste

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