Depuis le coup de force au Niger, il est entretenu dans l'opinion un amalgame qui nous éloigne du vrai débat  qu'est celui du sens et de la pertinence du putsch. Il me paraît nécessaire qu'on aide à déconstruire ces extrapolations dans lesquelles certains tentent de tous nous embarquer pour détourner notre regard de l'inacceptable. 

Le débat qui a court actuellement n'est pas celui du procès de la France en Afrique. Loin s'en faut. Et il n'y a pas grand monde sur le continent qui s'opposera à ce qu'on mette la France et ses bagages dehors, même si nous savons tous qu'elle n'est pas l'unique responsable de tous nos malheurs sur le continent. Et bien que je ne sois opposé à l'idée que la France plie bagage, je ne mêlerai pas ma voix aux sanglots de cette Afrique pleurnicharde qui n'assume jamais rien elle-même et se complaît dans le déni de responsabilité. 

Le putsch au Niger n'a rien à voir avec un quelconque sentiment anti français. C'est juste un alibi qui fait recette trouvé pour justifier le fait qu'un général en poste depuis 12ans, sentant sa mise à l'écart venir, s'est précipité, avec une bande amis, pour par les armes arracher le pouvoir, mettant son pays et toute la sous-région en danger. Ceux qui se sont trouvés la vocation de panafricaniste et qui poussent inutilement des slogans sur WhatsApp et le Méta devraient pourtant savoir que ce n'est pas en recherchant des bouc-émissaires pour tout qu'on va sauver l'Afrique. 

Le coup d'État au Niger est une aberration à laquelle il faut s'opposer fermement sans y mêler le débat sur la France. Tchiani et les siens sont des imposteurs, des braqueurs de la démocratie. Et remplir un stade de 50 mille personnes qui crient à leur gloire sur une population de 30 millions de nigériens dont la majorité avait choisi Mohamed Bazoum comme Président, 2ans plus tôt, n'enlèvera rien à leur imposture. Rétablissez Bazoum, même si après le Niger doit passer par des élections anticipées. Mais il y en a marre du bordel que foutent  certains militaires sur le continent. À un moment il faudra que ça s'arrête. Et nous ne pouvons changer la donne que le jour où nous allons accepter, entre jeunes africains, de faire de vrais débats au lieu des fuites en avant que nous observons. Le serpent est là. Évitons de taper dans la mauvaise direction. 

Ganiou AGNIDE

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