Reçu dans l'émission spéciale Magazine Focus, le Secrétaire Général Adjoint du Gouvernement, Porte-parole du Gouvernement du Bénin, Wilfried Léandre HOUNGBÉDJI était face au peuple béninois pour clarifier la position alignée du Bénin derrière la CEDEAO sur la crise au Niger. Une sortie médiatique qui aura le mérite d'éclairer plus d'un sur l'intransigeance de la position de l'organisation sous-régionale, laquelle position le Bénin en tant que partenaire fiable épouse entièrement.
Wilfried Léandre HOUNGBÉDJI en début de l'entretien a tenu à vider la question de principe à propos de la condamnation des coups d'État comme voie d'accession au pouvoir en Afrique. Le Porte-parole du gouvernement a expliqué que notre continent depuis maintenant au moins deux ou trois décennies a opté pour la démocratie comme système politique et moyen d'expression et de prise en compte de la volonté du peuple. Lequel système politique donne aux citoyens, au peuple, à l'occasion des élection, le pouvoir d'approbation ou de sanction des politiques.
Et, même si la démocratie n'est pas parfaite, elle offre plus de garantie au travers des mécanismes de régulation politique et sociale qu'elle propose. D'ailleurs, le SGAG-PPG n'a pas manqué de rappeler à ceux qui ont, par simplicité d'esprit ou raccourci la facilité à pointer du doigt les imperfections de la pratique démocratique en Afrique, que des pays de longue tradition démocratique comme la France, les États-Unis sont tous aussi confrontés à des contrariétés à ce sujet. Mais ce n'est pas pour autant que l'armée s'immisce dans les affaires politiques.
Poursuivant dans la même lancée, l'invité d'Osias SOUNOUVOU et de Xavier NOUMON a précisé qu'il est inconcevable qu'au 21è siècle, des gens par des coups de force mettent à mal l'ordre constitutionnel dans nos pays. Et si à l'échelle nationale nous cédons, cela voudra dire qu'au niveau infra-national comme dans une commune, comme dans une circonscription électorale, pour des diverses d'opinion, quelqu'un par la force des armes peut aussi démettre le maire, le député de ses fonctions et s'installer. Et qu'en définitive, une telle perspective n'a rien de celle de sociétés organisées, civilisées. C'est d'autant plus vrai que même les putschistes désormais inscrivent dans leur constitution que «tout coup d'État ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple». On ne pourrait donc pas, en conclut le porte parole, attendre d'une organisation comme la CEDEAO qu'elle montre de la complaisance sur la question des coups d'État dans la sous région.
Enfin, Wilfried Léandre HOUNGBÉDJI a mis le curseur sur les enjeux sécuritaires dans la région et prévient du risque d'un enlisement si l'ordre démocratique n'était pas vite rétabli. Car, à l'instabilité, s'ajoutera l'insécurité qui peut vite s'exporter à l'intérieur de nos frontières. Et le Bénin qui déjà consacre d'importantes ressources à la lutte contre le terrorisme, verra ouvrir d'autres fronts à ses frontières et sera contraint de faire l'impasse sur des projets de développement ou de satisfaction des besoins des populations pour injecter encore plus de ressources de cette bataille afin d'assurer la sécurité et la quiétude à son peuple.
Ganiou AGNIDE