Assis subitement dans le douet fauteuil présidentiel, nos militaires putschistes se rendent très vite compte que le temps est très bref dans la peau d'un chef. 

Venus pour, disent-ils, un voire deux ans, histoire de rétablir un certain équilibre économico-sécuritaire, puis organiser des élections libres et transparentes afin de se retirer, ils ne se reconnaissent plus dans leurs propos. 

Nos bons soldats prorogent la période transitoire autant de fois que l'envie leur prend. Ils asphyxient toute voix dissidente qui trouverait à redire sur leurs méthodes. 

Ils sont désormais davantage préoccupés par la conservation du pouvoir que le développement du pays. 

Comme ils ont trahi la confiance du président déchu, ils ont du mal à faire confiance aux autres. Et c'est là que les putschistes voient en chacun, un potentiel ennemi. Ils deviennent paranoïaques. 

L'accession au pouvoir par la voie des armes, est un poison qu'il faut détruire. 
Et pour y arriver, il faudrait qu'en amont, les présidents démocratiquement élus, s'engagent résolument à œuvrer dans le sens de l'intérêt national, de sorte a donné de moins en moins d'arguments aux putschistes. 
Il doit être gravé dans la mémoire de chaque président, qu'au terme du nombre de mandat prévu par la constitution, il doit s'en aller paisiblement. 

Et si un soldat se sent en même de porter les aspirations profondes de son peuple, il se débarrasse de ses attributs d'homme en uniforme et se consacre entièrement à la politique. Le temps de s'imposer aux autres par la violence est révolu. Il y a des moyens légaux prévus pour se faire entendre autrement que par le crépitement des mitraillettes. 

Modeste KPOTIN

Partager