Depuis la survenance des coups d'État en Afrique de l’Ouest, une certaine euphorie se dégage dans le rang de certaines catégories de populations à travers la sous-région. Dans le lot, l'on retrouve d'une part, des gens qui ont cherché sans succès le pouvoir à travers les urnes. D'autre part, ceux que certaines décisions ou positions des gouvernants ont dérangé à travers certaines situations. Et pour la plupart, le développement semble être rangé au placard. Parce que, de leurs discours, les profils de ceux qui se proclament Présidents après les coups d'État leur importent peu. Il suffit de suivre l'actualité sous régionale pour s'en convaincre.
Des parvenus sans vision viennent s'assoir dans le fauteuil présidentiel pour se faire fièrement appeler Présidents. Et comme nous n'avions qu'une seule thématique qui valide les coups d'État aujourd'hui, ils en profitent pour endormir le peuple : Montrer que c'est la France la source de notre sous développement et s'en appuyer pour siphonner le peu de ressources disponibles dans une opacité qui ne dit pas son nom.
Parce que convaincus de ce que leur slogan est du leurre, ils dirigent avec une dictature qui nous replonge dans un passé d'il y a plusieurs décennies.
Face à ce tableau macabre, l'Afrique, la sous région perdra plus à applaudir les coups d'État qu'à perfectionner la démocratie, le mode de gouvernance le mieux partagé au monde. On gagnera plus à panser les plaies démocratiques que les tombes qu'occasionnent les coups d'État.
Et là dessus, l'Afrique gagnera à conscientiser sa population plutôt qu'à changer de colons. Notre déni de responsabilité est la cause première de nos maux. Notre manière de penser est la source première de notre sous-développement. Ce panafricanisme d'humeur, fait de frustration, de haine, de médisance... est loin d'être le mot pour palier aux maux de la sous-région. Ne soyons pas dupes.
Demain commence aujourd'hui.
Ricardo GUINLIN